Entretien avec le P/APC dIboudrarene ( suite)

25/06/2013 14:28 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Entretien avec le P/APC d'Iboudrarene (fin) 

 

1-    Structures  sanitaires   de  la  commune . 

Au nombre de sept  ( 7 ) ces structures se répartissent  comme suit ; 

         a-   Une  polyclinique    à  Ath Ali Ouharzoune 

         Polyclinique  à  Ath Ali Ouharzoune 

         b-   Une salle de soins  à  Tassaft /Ath R’bah 

         c-    Une salle de soins  à  Bouadnane /Ighil N’Tsseda 

         d-   Une salle de soins  à  Ighil Bouamas 

         e-   Une salle de soins  à  Tala  N’tazert 

         f-   Une salle de soins  à  Derna 

         g-   Une salle de soins  à Ath Allaoua , fermée comme l’école , en attendant des jours meilleurs .

 

        2-   Six (6) Foyers  pour jeunes  (Tassaft/Ath R’bah , Ath Ali,   Ighil  N’Tsseda /Bouadnane, Ighil Bouamas , Tala N’Tazert , Derna ), construits dans le cadre  des  PCD ( plans communaux de développement ) équipés et gérés par l’APC  en  collaboration  avec  les  associations  culturelles  existantes . 

   Foyer  pour jeunes   d 'Ath Ali ouharzoune

 3-    Agriculture  :  aides de l’Etat  . 

          A) -  à  l’élevage  :  Seulement  4 ( quatre )  projets  sur  120 ont été agréés  à ce jour . .. C’est  peu ! 

          B) -  à  l’arboriculture :  les aides de l’Etat concernent ,  pour le moment  et   prioritairement  les  villages  situés  « en hauteur »  ( vers la montagne) . Prises en charge par une société  d’Etat ( Forêts)   ces aides  consistent - d’abord  à financer l’aménagement  les trous  de plantation   - ensuite  à mettre  à  disposition , gratuitement ,  les jeunes plants ( oliviers , cerisiers , et autres  variétés …)  - et enfin , en participant  activement aux différentes  opérations de  plantation 

       C)  Social . – Aides de l’Etat ( 700.000 DA ) à la construction rurale . A  titre  indicatif  70  dossiers ont été   agréés pour le seul village d’Ighil  Bouamas  et  25 sur 30 ( dossiers )  pour le village d’Ath Ali .  

- aides   aux sinistrés   -  aides   à la rénovation   des maisons 

       D) Projets : 

               1) – En cours de réalisation : alimentation en gaz de ville : pour le moment, seuls  sept (7) villages sont concernés  et les deux autres, Darna  et Ath Allaoua  le seront dès le mois d’octobre prochain. Actuellement les travaux sont en cours pour l’installation des compteurs au niveau des villages d’Ath R’Bah  et de Tassaft Ouguemoune …. La fin des travaux  est prévue pour la fin de l’année  2014. 

              2) – L’alimentation des villages en eau potable étant insuffisante, surtout en été, une  réflexion est en cours pour un  captage à partir de Tizi N’kouilel….. 

              3)   Création d’emplois. Une fois résolu le litige avec les domaines, l’ouverture de la carrière ( sise  au bord de la route vers la montagne ) permettra la création  de postes d’emploi et générera  certainement des rentrées d’argent frais  pour les caisses de l’APC  

 

        Merci Monsieur le P/APC d’Iboudrarene  pour cet entretien.  

Entretien du 14 juin 2013 avec le P/APC d’Iboudrarene

21/06/2013 18:22 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

       Entretien avec le   P/APC  d'Iboudrarene 

 

 

1-    Etablissements  scolaires  de  la  commune .

a – Enseignement élémentaire ( primaire ).  La commune d’Iboudrarene dispose de sept ( 7 ) écoles  élémentaires  mixtes  pour ses  neuf villages :

 -  Une école pour les villages  d’Ath  Rbah et de Tassaft Ouguemoune,

             Ecole primaire  d’Ath  Rbah et  de Tassaft Ouguemoune

 - Une école pour le village  d’Ath Ali Ouharzoune ,

              Ecole Mahmoud Ath Kaki ( Ath ali Ouharzoune ) assassiné par l'armée coloniale en 1956 .

 - Une école pour les villages  de  Bouadnane et d’Ighil  N’Tsseda .

 - Une école pour le village de Tala N’tazert ,

 - Une école pour le village dIghil   Bouamas  ,

      Ecole Taous Benamara à Ighil Bouamas . Taous a été assassinée  par l'armée coloniale au camp militaire de Sidi Mhamed Larbi ( Ath Ali Ouharzoune )

 - Une école pour le village de Derna ,

- Une école pour le village d’Ath Allaoua , fermée  actuellement faute d’élèves .

        Remarque : l’ensemble de ces écoles totalise un effectif de 430 élèves : 228 fillettes et 202 garçons . Le taux de réussite à l’examen d’entrée  en première  A.M ( ex concours d’ entrée en 6ème ) est

 de l’ordre de 98% . 

Résultats jugés très satisfaisants . En outre toutes les écoles  sont dotées de cantines scolaires  qui fonctionnent avec les subventions de l’Etat  et d’une aide conséquente des services de l’APC ( mairie) .

   b- Enseignement moyen : un seul  CEM ( collège d’enseignement moyen ) au village de Bouadnane,  pour tous les élèves de la commune  .

   c- Enseignement secondaire : un lycée pour tous les élèves de la daira   (sous-préfecture ) implanté dans les locaux de l’ex collège des Pères Blancs  au village  d’Ath  Larbaa  à  Beni Yenni . Le transport scolaire est assuré .

                                                      Lycée de Beni Yenni 

2-  Etablissements de santé                           à suivre

Entretien avec le P/APC d ’ Iboudrarene .

19/06/2013 07:48 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

            Entretien  avec le P/APC  d ’ Iboudrarene .  

     Réalisé par Hamid, le 14 juin 2013, au siège de l’APC 

                                 ----------------------- 

           La commune d’Iboudrarene (les gens de la montagne) ,  daira de Beni Yenni ,  est située au sud-est du chef lieu de la wilaya de  Tizi Ouzou  . Elle est formée  de neuf ( 9 ) villages  : Ath Erbah , Tassaft Ouguemoune , Ath Ali Ouharzoune , Ighil N’Tsseda ,  Ighil  Bouamas , Bouadnane , Tala N’tazert , Derna  et Ath Allaoua .  Elle  compte  5532  habitants  ( au  31/12/2012 ) dont 1300 pour Tassaft Ougumoune , le  village le plus peuplé de la commune . A titre indicatif,  le  nôtre, Ath Ali Ouharzoune, en  compte  environ  500 . 

            Lors des dernières élections locales (du 29/11/2012) ,  pour les 13 sièges à pouvoir , la liste des candidats  indépendants  «  continuité et stabilité »  en  a obtenu  neuf (9)  et celle du  RCD  quatre  (4). Installée le 10/12/2012, la nouvelle équipe  s’est organisée de la sorte  :

     - Président : Monsieur Abdesslam  Lakhal  (Deuxième mandat)


Installation de Abdeslam   Ath Lakhal à la tête de l'APC pour son 2ème mandat . ( Photo de Dj. Ait Silarbi , facebook , juin 2013  )


  - 3 vice-présidents : Monsieur  Ouchabane Abdelkrim

                           Monsieur   Ait Bouabdallah Kamel 

                                     Monsieur  Yahiaoui  Mohamed 

   -      3  responsables de commission : 

          Commission technique : Ould  Hamouda  Mouloud 

          Commission sociale     :  Ait Saadi Nacer 

          Commission  finances : Lakhal  Abdesslam, le P/APC 

                                                                                         A suivre 

 

Le témoin du petit village

10/06/2013 21:52 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Le témoin du petit village

                                                                                         Saidouiza

       Un  hommage  à  un  jeune  homme  d’ Ighil  Bouamas   ( qui vous  sera présenté ultérieurement  )  :  il avait  fait  l’E.P.S. de Tizi-Ouzou  et  était  chargé du secrétariat  du  Centre municipal  que  présidait  mon père ,  tout en militant au  sein  du  M.T.L.D    Lorsqu’il  prit le  maquis , les militaires  sommèrent  tous  les habitants  du  village  d’aller se terrer  dans les champs  avant  le bombardement  de  sa  maison,  à  partir du poste  installé sur la crête  d’ Ath  Ali  Ouharzoune   ,   

     Ma  famille ,  qui  habitait à  deux cents  mètres  en  contrebas  du  village  devait,  elle aussi   , se mettre à l’abri  , mais un problème de taille  s’était  brutalement  posé  :  mon  père hébergeait  une parente   paralysée  et  son évacuation  à  travers  les  ravins  ne  sera  facile  .. . La  vieille  dame  comprit  vite la  situation  et  mit  rapidement  tout  le monde  à  l’aise, en  refusant  catégoriquement  de  quitter  son  lit…  Très  courageusement , une nièce  sourde- muette  qui  , ce jour-là , était  présente  à  la maison   , accepta  de  lui tenir  compagnie .   J’avais  aussi  peur  pour  nos  animaux  domestiques  .  Qui  s’occupera  d’eux   si ,  par malheur … ?   . Depuis  quelques  jours  déjà , on  prenait  rarement  le  risque de  les  conduire  dans  les  champs  lointains   l’on  pouvait  trouver  à  profusion  de  l’herbe  .  Que  faire  ,  sinon  implorer  les  saints  du  village ? 

  Abreuvoir, Ighil Bouamas, 1960. photo Borrel

Le même  abreuvoir, Ighil Bouamas, 2006. photo Borrel

 A  la  mi-journée  un  silence   inquiétant  ,  angoissant   que  seules  les  stridulations  des  cigales   dérangeaient  par intermittence  ,  enveloppa  le village   que  ses  habitants  venaient de quitter  ….  On  s’était  , tous  ensemble, réfugiés  dans  un  ravin , près  d’une vieille source   aménagée  par   nos   aïeux .   Et  puis  brusquement   , des  obus  commencèrent  à  siffler  au-dessus  de nos  têtes   n’augurant rien de bon  et  stoppant  net  même  le gazouillement  des  oiseaux .  Le bombardement  dura  plus  d’une   heure  .   Les montagnes  toutes  proches   répercutaient  , à l’infini ,   l’écho  des  déflagrations  , rendant  la situation encore plus sinistre ….

      La famille attendit  un long moment  après  l’arrêt des tirs, avant  de se décider à revenir  à la maison   Dieu merci   , la  femme  paralysée  et  la sourde-muette  étaient  indemnes .  Les bêtes  aussi  : l’âne ,  la  mule , les  deux  vaches , la belle génisse d’un  rose  rare , les  deux  brebis , la chèvre  à  lait , la chatte  et  les quelques  poules  et  lapins .  Quant à la paire de bœufs  de labour, elle ne faisait plus partie  de «  l’effectif »  depuis  quelques  temps  déjà .  Depuis le début de la guerre, on  ne  labourait plus.

        Une fois de retour au village  , inquiets  et  les  visages  blêmes  ,  visages  d’enfants de la guerre , nous  allâmes contempler   l’œuvre  de l’armée coloniale  ,  un spectacle de désolation …. J’étais  présent pour  en témoigner , un  jour peut-être .. . , les  tirs étaient précis  mais  l’édifice construit avec   des pierres rouges  de  notre montagne  était  resté     fièrement debout …  à suivre

 

 

Le village après la grève de mai 1956 .

05/06/2013 17:39 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Le village après la grève de mai  1956 .

 

           Et  nous revoilà  , pour la plupart d’entre nous , après avoir quitté volontairement nos lycées et collèges, de  retour au bercail . Nos jeunes garçons étaient privés de cours depuis quelques mois déjà  , à la suite de l’incendie  des deux  écoles du village  à la fin de l’année 1955 , quant à  nos malchanceuses  fillettes  elles attendront encore  longtemps avant de  mettre , pour la première fois , les pieds dans un établissement scolaire , faute d’école cette fois-ci , les mentalités ayant positivement évolué .…  

         Au village, à la fin de ce premier semestre 1956, il y avait beaucoup de monde  et la présence de l’armée dans les parages n’était pas encore devenue pesante . On pouvait  y entrer ou en sortir, sans laissez-passer, les commerces  étaient ouverts , bien achalandés...et  les gens vaquaient normalement à leurs occupations habituelles …Et la révolution alors ? Tout le monde était acquis à sa cause , chacun  militait , à sa manière,  et on se sentait  suffisamment en sécurité pour  relayer  les informations glorifiant les actions de nos maquisards et de  leurs consignes. C’était l’époque où lorsque deux personnes se rencontraient  elles commençaient  d’abord par s’enquérir des dernières informations  du maquis (-dhachou  idenane  ?    -....... aka idenane ). A Sédrata,  Dda Saddek  Ath Lounis , arrêté  par les autorités coloniales , fut envoyé  sans procès au Djorf , un centre d’internement parmi tant d’autres  implantés en Algérie . Son épouse et ses jeunes enfants  se réfugièrent au village .Et pour compléter ce petit tableau  je me dois de signaler  « ce vent de religiosité » qui avait brusquement soufflé sur le village et probablement sur toute la  région . Tout le monde s’était mis à la prière et certains, comme moi , furent contraints d’apprendre  quelques versets du Coran transcrits en caractères latins . Quant à l’interdiction de  fumer,  je préfère ne pas en parler .

Tassaft Ouguemoune

          Pendant ce temps  l’armée coloniale consolidait  le quadrillage de toute la région depuis le poste de commandement  installé à côté de la SAS  et de la gendarmerie  à Tassaft  Ouguemoune  .  Suivront rapidement  l’implantation ou la consolidation   de bases  militaires  à Souk el Djemaa ,  Ath Yenni ,  Tala N’Tazert  ( avec le fameux capitaine Bondier  qui  par la suite  se replia  sur le poste d’Ath Ali) ,  Bouadnane  ( Siège actuel de l’APC) ,  Ath Ali Ouharzoune  ( à côté du ‘stade’ et du mausolée de Sidi M’hamed Larbi ) ,  aux  Ouacifs…et  plus tard à Ighil Bouamas  . Donc du  côté de l’armée coloniale on se préparait activement , avec de gros moyens ,  à  des opérations  d’envergure  de « maintien  de l’ordre »  et  d’intimidations des populations . 

Souvenirs d’écolier

26/05/2013 19:21 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Souvenirs d’écolier .  

                                                                               Saidouiza 

               Les deux premières années que Saïd passa à l’école d’Ighil Bouamas , avant qu’elle ne soit brûlée en 1956 , n’étaient pour lui qu’un rêve avec de rares souvenirs…et , dans le feu de la guerre , il oublia le peu qu’il y avait appris . L’école française étant incendiée, il fallait trouver quelque chose d’autre aux écoliers pour ne pas les laisser livrés à eux-mêmes. Le nationalisme aidant , le père de Saïd et un de ses amis , ainsi que d’autres notables du village décidèrent alors d’organiser pour eux des cours d’arabe . Un ami de la famille , connu pour être un homme pétri de qualités , prit en charge l’équipement de cette future « madrassa » .
           Et ce fut ainsi qu’une école « moderne» avec ses tables , ses cahiers , ses encriers , ses plumes , son tableau et sa craie fut créée à l’intérieur d’une grande salle qui faisait office de mosquée . Le niveau en arabe était le même pour tous , jamais auparavant cette langue n’a été enseignée au village. Là aussi, comme pour l’école indigène, les garçons seuls y étaient admis. Les cours étaient assurés, sous bonne garde et à l’insu des militaires, par un notable du village issu d’une famille maraboutique. Les élèves apprirent beaucoup de leur maître, y compris la prière et les chants patriotiques. ( Le maître a été un élève de Cheikh Ben Badis à Constantine, chose qui était rare et fort appréciée à l’époque).
             Lorsque les militaires français étaient venus s’installer dans le village en 1959 , ils mirent filles et garçons à l’école , ensemble dans une seule et même classe. Ils firent passer un test aux enfants et , sur cette base, décidèrent de les classer tous au même niveau . Saïd se rappelle ce jour, il ne pouvait même pas lire l’alphabet. Il avait oublié, au cours des premières années de la guerre, tout ce qu’il avait appris dans sa première école indigène 
            

            Ecoliers  à  Ighil Bouamas - 1960  ( photo Borrel)

         Saïd se  rappelle son livre de classe , il  aimait  souvent revoir la page où il était écrit  : « Saïd jette sa calotte ! » ,  « Ali va à l’école, tête nue ! »  La calotte était bien ancrée dans la vie de la société algérienne , particulièrement en Kabylie. On pouvait penser que derrière ces expressions  du livre colonial, il y avait une velléité d’assimilation  mais la réalité n’était pas exactement celle-là . l’assimilation ne pouvait s’accommoder avec l’extrême pauvreté qui frappait la société indigène .« La vérité historique est là et ne peut être nulle part ailleurs. » écrivait en 1943 un membre du Manifeste du Peuple Algérien.

Commémoration du 19 mai 56

21/05/2013 21:10 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

 Commémoration du 19 mai 56

Iboudrarène rend hommage à Amara Rachid

                                                                              Le quotidien  LIBERTE du 21 mai 2013
 

Il était l’un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l’Union générale des étudiants musulmans algériens.



Les villageois d'Iboudrarène commémorent leur martyr 

      Pour commémorer la date du 19 Mai, M. Aït Menguellet, en collaboration avec l’association sociale du village d’Ighil Bouamas (commune d’Iboudrarène), a lancé une initiative en sa qualité de témoin historique, faisant lui aussi partie de ces jeunes lycéens et étudiants des années 50.
        Il met ainsi sa mémoire au service de la transmission et de l’écriture de l’histoire, en donnant une conférence témoignage sur les événements estudiantins de 1956. Il évoquera indubitablement l’enfant des Iboudrarène, en l’occurrence le martyr Amara Rachid, dit Si Mustapha, et Belaïd Abdesselam, ainsi que la participation collégiale des enfants d’Iboudrarène et de Yatafène dont le témoin a cité les noms inscrits sur une liste minutieusement rassemblée par le conférencier. Amara Rachid, né à Guelma en 1934, de parents originaires de Bouadnane (commune d’Iboudrarène, daïra de Beni Yenni). Il a vécu une enfance en mouvement et en déplacement, car son père était interprète judiciaire, allant de mutation en mutation selon les besoins de sa fonction administrative.

 

    Amara Rachid , Meriem Belmihoub , Safia Bazi , Fadila Mesli                             Abane Ramdane .           Photo ajoutée par Rachid O .

                                                                  

A l’université d’Alger, il a joué un rôle des plus importants et a gagné la confiance de l’architecte de la révolution, Abane Ramdane. Il était l’un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l’Ugema, convaincu comme ses pairs de l’appel historique où on lira “avec un diplôme en plus, on ne fera pas de meilleurs cadavres”. “Nos écoles centenaires avaient alimenté le réseau FLN-ALN, et ils étaient nombreux à partir d'ici pour mourir au combat”, dira un septuagénaire intervenant lors de la conférence.
Dda Lmouloud évoquera la période où il était lycéen à Tizi Ouzou avec son “cousin Ahmed, Amer Yahia B. dit Khelifa, Ben Athmane Achour Ben Dahmane, au lycée de Ben Aknoun, Abdelmalek Abdennour, au lycée de Boufarik, Aït Abdelmalek Bachir et d’autres disciples éparpillés à travers le territoire national. Parmi eux des martyrs exécutés par l’armée française tels que Abdelmalek Ali (Ben Saïd) tué en 1960 avec un groupe de fermiers du village d’Ighil Bouamas, ou Hocini Saïd, tué au maquis à Mascara, ou encore Ould Mokhtar Achour frère du chahid Mokrane”. Le conférencier détenait une liste complémentaire des étudiants issus des villages de Darna, Aït Saâda, Bouadnane, Tassaft, Aït Ali Ouharzoune, Ighil n’Tsedda, grévistes du 19 mai 1956. Un intervenant, lui-même instituteur bénévole à l’école d’Ighil Bouamas, entre 1961-1962, témoigne de l’époque. Il s’agit de maître Amer Yahia, qui a tenu à nous lire une lettre-archive où il était question des deux militants de la cause nationale Amer Yahia Salem de l’UDMA et de M’barek Aït Menguellet du PPA-MTLD, tendance berbériste. Pour rappel, l’école d’Ighil Bouamas fut incendiée la nuit du 15 au 16 avril 1956. Aujourd’hui, l’école qui a abrité cet événement commémoratif porte le nom d’une grande femme martyre, Taous Benamara, qui assurait la liaison jusqu’à son assassinat en 1960.
Certains remettent en cause la thèse du suicide que l’armée française a voulu incruster dans la mémoire collective. “Il s’agit bel et bien d’un assassinat, elle était tombée en combattante comme ses frères de combat”, dira l’orateur qui l’a comparée à l’affaire Ben M’hidi. Il est à déplorer enfin l’absence des écoliers, lycéens et étudiants, ainsi que des enseignants.                                         Par  : Limara B.

Rachid Ali Yahia ce matin à Tassaft (Iboudrarène)

11/05/2013 17:27 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Rachid Ali Yahia ce matin à Tassaft  (Iboudrarène)


                                                Le quotidien  LIBERTE  du 11 mai 2013

        Faute de publicité  cet évènement est passé presque inaperçu , dommage !   Personnellement cette occasion ratée  m'aurait permis de savoir un peu  plus sur le parcours de certains anciens  militants de la cause Amazighe tels que M'barek Ait Menguellet , Amar Ath Hamouda , Benai Ouali , Laimèche Ali ... Nous sommes maintenant en 2013 ,  57 ans après le  declenchement de notre révolution de 1954 , et  nous voulons savoir ...

Hommage aux deux premiers martyrs de notre village

01/05/2013 14:15 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Hommage aux deux premiers martyrs de notre village

 

     Mai 1956 : à mi-chemin entre notre village et Tassaft Ouguemoune , à  Tachoucht  ,  deux jeunes  de chez  nous  furent assassinés  par l’armée  coloniale . Il s’agit de  Ait Abdelkader  Ali  dit Youcef  et  de  Oucherif  Boussaad ,  Boussaad Ath El Hocine , fis de Lakhdar ,  qrep  ( Informations données par  Hamid AK de Reghaia  et  confirmées par Bélaid , voir commentaires en page 17 )  Je  ne  me  souviens  pas de  cette  horrible   tragédie ,  ce  qui d’ailleurs  me   permet de  penser que cet évènement   a  eu  lieu  à  un moment    j’étais  absent  du village  ,  probablement au deuxième trimestre de l’année 1956  et  sûrement  avant  le  19 mai 1956 .

 

 

                     hamid ak de Reghaia  (03/12/2010, page 17 )  « Avant   l’assassinat de  Mahmoud Ait Kaki, il y avait  celui  de deux jeunes  à Taachoucht . Il s'agit  de  Ait Abdelkader  Youcef, frère ainé de Makhlouf ( Moutouh )  et de Oucherif Boussaad,  fils de Lakhdar et frère de Mahmoud. Les deux martyrs étaient âgés de 18 ans. Cela s'était passé au début ou au milieu de l'année 1956. Ils étaient considérés comme des terroristes. » 


               

                       Ali , dit Youcef Ath Abdelkader ( 1938/1956 ) assassiné  au mois de mai 1956 en compagnie de son ami Oucherif Boussaad .


                 Bélaid  (11/12/2010 , page 17 ) : «  l’assassinat de Ait Abdelkader Ali dit Youcef et de Oucherif Boussaad. Ces deux martyrs âgés de 19-20 ans  furent  des  fidayines  très actifs et courageux .Ils avaient activement participé aux actions de résistance contre l’ennemi. Leur assassinat en mai 1956 est imputable au criminel   Lt Gout  ,  le Capitaine  Bondier  étant  en permission  en France. Bien entendu cela ne le disculpe aucunement des  innombrables  crimes qu’il avait commis.   Youcef  et  Boussaad sont  tombés pas loin de Tachoucht , juste en bas de l’actuel  château  d’eau. Ces deux garçons étaient inséparables.  Youcef  est  le premier  des trois  frères  Ait Abdelkader qui ont donné leur vie  pour la patrie  .Le lieutenant Gout  aurait  été abattu en 1959 lors d’une embuscade du côté de Bouira.. »


                 

     A gauche Makhlouf Ath Abdelkader assassiné par l'armée coloniale devant les membres de sa famille . A droite  son frère        Bélaid , moudjahed , tombé au champ d'honneur lors d'un accrochage avec les soldats de l'armée coloniale . La  famille Ath Abdekader  a donné trois de ses fils à la révolution . Photos et commentaire de Hamid Ait Kaid .


 Le meilleur des  hommages que l’on pourrait leur rendre est de parler d’eux  pour que  leurs noms restent  gravés à  jamais dans  notre mémoire  collective . Mourir pour le pays à  vingt ans est un sacrifice suprême que seuls les Grands  peuvent   consentir .  Souvent  je  me suis  demandé  quoi  entreprendre  pour honorer la  mémoire  de tous nos combattants morts pour la patrie ? : donner leurs noms à des édifices publics , aux placettes du village   ,à des lieux …., ériger une stèle  à  leur mémoire au village même …. ?  La question reste ouverte .

Des familles entières ont été décimées

18/04/2013 16:57 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Des familles entières ont été décimées

                                                                                                                  Saidouiza

 

                 «  L’herbe  a  repoussé  sous  les  empreintes  des  pas  ,  sur  les  chemins  empruntés   jadis par  les   gens …  »   entonne  ,  d’une  voix  douce  et  mélancolique, un  chanteur-poète  natif  du village  de  Said,  Ighil  Bouamas.

      Un cimetière  du village d'Ighil Bouamas , photo Borrel 2006

        A  chaque  perquisition,  les femmes   se  regroupaient  pour  se  défendre   ensemble  et   protéger   leur  honneur,  les hommes  ,  pour  ce  qu’il  en  restait,  partaient  au  charbon   :  ils devaient   se  montrer  aux  militaires  et  répondre  à  leur  interrogatoire.  Souvent ,  ils  étaient  arrêtés   sur  place ,  même  jeunes…  .  

                Un  jour ,  un  frère  de  Saïd,  qui  venait  de  quitter  le  lycée  de Tizi-Ouzou  à  la suite  de la  grève  des  étudiants ,  reprocha   à  un soldat  de  vouloir   chiper son  petit  Larousse   quand  il  le  vit  le  prendre  pour  le  consulter.   Offusqué,  le  militaire  s’en  plaignit  à  l’oncle  paternel   (ce  qui  était  gentil ) , mais  le punit   quand-même   en  lui  faisant  porter  un  sac  à  dos   jusqu’au   village   voisin  .  Moins   jeune,   il   aurait  été  mis  en  prison  ou  tué  

          Ighil Boumas , 1960, photo Borrel  

             L’apport   à  la Révolution  du  petit   village  de  Saïd ,  comme   tous   les  autres   villages  de  Kabylie ,  est  incommensurable .  Le  village  était   dans  toute   la  guerre   .  Il  se  vida  de  ses  hommes   et  n’y  demeuraient   que  les  femmes  ,  les  enfants  et  quelques  rares  vieillards  malades  et  privés  de soins.   Les  hommes ,  jeunes  et  moins  jeunes ,   étaient  partis  ailleurs  pour  les  uns  ,  morts  pour  les  autres  ,  parfois  dans  des  conditions  mystérieuses  .  Tu  restes  au   village   ,  tu meurs !  Tu   pars  dans  la  montagne,  tu meurs   !   Alors   ,  vas  dans  la montagne   et  meurs !   Djaout   le  disait   autrement   et  sublimement   au  plus  fort  des  années  de  sang  ,  plus  de  trente  années   après  l’indépendance  :  «  tu  parles  tu meurs  , tu te tais  tu meurs  ,  alors  dis  et  meurs  ! »  Djaout  a  été  assassiné.  Tant  d’hommes  de  culture  et  de  liberté  ont  été  assassinés   ….