Entretien avec le P/APC dIboudrarene ( suite)
25/06/2013 14:28 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Entretien avec le P/APC d'Iboudrarene (fin)
1- Structures sanitaires de la commune .
Au nombre de sept ( 7 ) ces structures se répartissent comme suit ;
a- Une polyclinique à Ath Ali Ouharzoune
Polyclinique à Ath Ali Ouharzoune
b- Une salle de soins à Tassaft /Ath R’bah
c- Une salle de soins à Bouadnane /Ighil N’Tsseda
d- Une salle de soins à Ighil Bouamas
e- Une salle de soins à Tala N’tazert
f- Une salle de soins à Derna
g- Une salle de soins à Ath Allaoua , fermée comme l’école , en attendant des jours meilleurs .
2- Six (6) Foyers pour jeunes (Tassaft/Ath R’bah , Ath Ali, Ighil N’Tsseda /Bouadnane, Ighil Bouamas , Tala N’Tazert , Derna ), construits dans le cadre des PCD ( plans communaux de développement ) équipés et gérés par l’APC en collaboration avec les associations culturelles existantes .
Foyer pour jeunes d 'Ath Ali ouharzoune
3- Agriculture : aides de l’Etat .
A) - à l’élevage : Seulement 4 ( quatre ) projets sur 120 ont été agréés à ce jour . .. C’est peu !
B) - à l’arboriculture : les aides de l’Etat concernent , pour le moment et prioritairement les villages situés « en hauteur » ( vers la montagne) . Prises en charge par une société d’Etat ( Forêts) ces aides consistent - d’abord à financer l’aménagement les trous de plantation - ensuite à mettre à disposition , gratuitement , les jeunes plants ( oliviers , cerisiers , et autres variétés …) - et enfin , en participant activement aux différentes opérations de plantation
C) Social . – Aides de l’Etat ( 700.000 DA ) à la construction rurale . A titre indicatif 70 dossiers ont été agréés pour le seul village d’Ighil Bouamas et 25 sur 30 ( dossiers ) pour le village d’Ath Ali .
- aides aux sinistrés - aides à la rénovation des maisons
D) Projets :
1) – En cours de réalisation : alimentation en gaz de ville : pour le moment, seuls sept (7) villages sont concernés et les deux autres, Darna et Ath Allaoua le seront dès le mois d’octobre prochain. Actuellement les travaux sont en cours pour l’installation des compteurs au niveau des villages d’Ath R’Bah et de Tassaft Ouguemoune …. La fin des travaux est prévue pour la fin de l’année 2014.
2) – L’alimentation des villages en eau potable étant insuffisante, surtout en été, une réflexion est en cours pour un captage à partir de Tizi N’kouilel…..
3) Création d’emplois. Une fois résolu le litige avec les domaines, l’ouverture de la carrière ( sise au bord de la route vers la montagne ) permettra la création de postes d’emploi et générera certainement des rentrées d’argent frais pour les caisses de l’APC .
Merci Monsieur le P/APC d’Iboudrarene pour cet entretien.
Entretien du 14 juin 2013 avec le P/APC d’Iboudrarene
21/06/2013 18:22 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Entretien avec le P/APC d'Iboudrarene
1- Etablissements scolaires de la commune .
a – Enseignement élémentaire ( primaire ). La commune d’Iboudrarene dispose de sept ( 7 ) écoles élémentaires mixtes pour ses neuf villages :
- Une école pour les villages d’Ath Rbah et de Tassaft Ouguemoune,
Ecole primaire d’Ath Rbah et de Tassaft Ouguemoune
- Une école pour le village d’Ath Ali Ouharzoune ,
Ecole Mahmoud Ath Kaki ( Ath ali Ouharzoune ) assassiné par l'armée coloniale en 1956 .
- Une école pour les villages de Bouadnane et d’Ighil N’Tsseda .
- Une école pour le village de Tala N’tazert ,
- Une école pour le village dIghil Bouamas ,
Ecole Taous Benamara à Ighil Bouamas . Taous a été assassinée par l'armée coloniale au camp militaire de Sidi Mhamed Larbi ( Ath Ali Ouharzoune )
- Une école pour le village de Derna ,
- Une école pour le village d’Ath Allaoua , fermée actuellement faute d’élèves .
Remarque : l’ensemble de ces écoles totalise un effectif de 430 élèves : 228 fillettes et 202 garçons . Le taux de réussite à l’examen d’entrée en première A.M ( ex concours d’ entrée en 6ème ) est
de l’ordre de 98% .
Résultats jugés très satisfaisants . En outre toutes les écoles sont dotées de cantines scolaires qui fonctionnent avec les subventions de l’Etat et d’une aide conséquente des services de l’APC ( mairie) .
b- Enseignement moyen : un seul CEM ( collège d’enseignement moyen ) au village de Bouadnane, pour tous les élèves de la commune .
c- Enseignement secondaire : un lycée pour tous les élèves de la daira (sous-préfecture ) implanté dans les locaux de l’ex collège des Pères Blancs au village d’Ath Larbaa à Beni Yenni . Le transport scolaire est assuré .
Lycée de Beni Yenni
2- Etablissements de santé à suivre
Entretien avec le P/APC d ’ Iboudrarene .
19/06/2013 07:48 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Entretien avec le P/APC d ’ Iboudrarene .
Réalisé par Hamid, le 14 juin 2013, au siège de l’APC
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La commune d’Iboudrarene (les gens de la montagne) , daira de Beni Yenni , est située au sud-est du chef lieu de la wilaya de Tizi Ouzou . Elle est formée de neuf ( 9 ) villages : Ath Erbah , Tassaft Ouguemoune , Ath Ali Ouharzoune , Ighil N’Tsseda , Ighil Bouamas , Bouadnane , Tala N’tazert , Derna et Ath Allaoua . Elle compte 5532 habitants ( au 31/12/2012 ) dont 1300 pour Tassaft Ougumoune , le village le plus peuplé de la commune . A titre indicatif, le nôtre, Ath Ali Ouharzoune, en compte environ 500 .
Lors des dernières élections locales (du 29/11/2012) , pour les 13 sièges à pouvoir , la liste des candidats indépendants « continuité et stabilité » en a obtenu neuf (9) et celle du RCD quatre (4). Installée le 10/12/2012, la nouvelle équipe s’est organisée de la sorte :
- Président : Monsieur Abdesslam Lakhal (Deuxième mandat)
Installation de Abdeslam Ath Lakhal à la tête de l'APC pour son 2ème mandat . ( Photo de Dj. Ait Silarbi , facebook , juin 2013 )
- 3 vice-présidents : Monsieur Ouchabane Abdelkrim
Monsieur Ait Bouabdallah Kamel
Monsieur Yahiaoui Mohamed
- 3 responsables de commission :
Commission technique : Ould Hamouda Mouloud
Commission sociale : Ait Saadi Nacer
Commission finances : Lakhal Abdesslam, le P/APC
A suivre
Le témoin du petit village
10/06/2013 21:52 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Le témoin du petit village
Saidouiza
Un hommage à un jeune homme d’ Ighil Bouamas ( qui vous sera présenté ultérieurement ) : il avait fait l’E.P.S. de Tizi-Ouzou et était chargé du secrétariat du Centre municipal que présidait mon père , tout en militant au sein du M.T.L.D … Lorsqu’il prit le maquis , les militaires sommèrent tous les habitants du village d’aller se terrer dans les champs avant le bombardement de sa maison, à partir du poste installé sur la crête d’ Ath Ali Ouharzoune ,
Ma famille , qui habitait à deux cents mètres en contrebas du village devait, elle aussi , se mettre à l’abri , mais un problème de taille s’était brutalement posé : mon père hébergeait une parente paralysée et son évacuation à travers les ravins ne sera facile .. . La vieille dame comprit vite la situation et mit rapidement tout le monde à l’aise, en refusant catégoriquement de quitter son lit… Très courageusement , une nièce sourde- muette qui , ce jour-là , était présente à la maison , accepta de lui tenir compagnie . J’avais aussi peur pour nos animaux domestiques . Qui s’occupera d’eux si , par malheur … ? . Depuis quelques jours déjà , on prenait rarement le risque de les conduire dans les champs lointains où l’on pouvait trouver à profusion de l’herbe . Que faire , sinon implorer les saints du village ?
Abreuvoir, Ighil Bouamas, 1960. photo Borrel
Le même abreuvoir, Ighil Bouamas, 2006. photo Borrel A la mi-journée un silence inquiétant , angoissant que seules les stridulations des cigales dérangeaient par intermittence , enveloppa le village que ses habitants venaient de quitter …. On s’était , tous ensemble, réfugiés dans un ravin , près d’une vieille source aménagée par nos aïeux . Et puis brusquement , des obus commencèrent à siffler au-dessus de nos têtes n’augurant rien de bon et stoppant net même le gazouillement des oiseaux . Le bombardement dura plus d’une heure . Les montagnes toutes proches répercutaient , à l’infini , l’écho des déflagrations , rendant la situation encore plus sinistre …. La famille attendit un long moment après l’arrêt des tirs, avant de se décider à revenir à la maison Dieu merci , la femme paralysée et la sourde-muette étaient indemnes . Les bêtes aussi : l’âne , la mule , les deux vaches , la belle génisse d’un rose rare , les deux brebis , la chèvre à lait , la chatte et les quelques poules et lapins . Quant à la paire de bœufs de labour, elle ne faisait plus partie de « l’effectif » depuis quelques temps déjà . Depuis le début de la guerre, on ne labourait plus. Une fois de retour au village , inquiets et les visages blêmes , visages d’enfants de la guerre , nous allâmes contempler l’œuvre de l’armée coloniale , un spectacle de désolation …. J’étais présent pour en témoigner , un jour peut-être .. . , les tirs étaient précis mais l’édifice construit avec des pierres rouges de notre montagne était resté fièrement debout … à suivre
Le village après la grève de mai 1956 .
05/06/2013 17:39 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Le village après la grève de mai 1956 .
Et nous revoilà , pour la plupart d’entre nous , après avoir quitté volontairement nos lycées et collèges, de retour au bercail . Nos jeunes garçons étaient privés de cours depuis quelques mois déjà , à la suite de l’incendie des deux écoles du village à la fin de l’année 1955 , quant à nos malchanceuses fillettes elles attendront encore longtemps avant de mettre , pour la première fois , les pieds dans un établissement scolaire , faute d’école cette fois-ci , les mentalités ayant positivement évolué .…
Au village, à la fin de ce premier semestre 1956, il y avait beaucoup de monde et la présence de l’armée dans les parages n’était pas encore devenue pesante . On pouvait y entrer ou en sortir, sans laissez-passer, les commerces étaient ouverts , bien achalandés...et les gens vaquaient normalement à leurs occupations habituelles …Et la révolution alors ? Tout le monde était acquis à sa cause , chacun militait , à sa manière, et on se sentait suffisamment en sécurité pour relayer les informations glorifiant les actions de nos maquisards et de leurs consignes. C’était l’époque où lorsque deux personnes se rencontraient elles commençaient d’abord par s’enquérir des dernières informations du maquis (-dhachou idenane ? -....... aka idenane ). A Sédrata, Dda Saddek Ath Lounis , arrêté par les autorités coloniales , fut envoyé sans procès au Djorf , un centre d’internement parmi tant d’autres implantés en Algérie . Son épouse et ses jeunes enfants se réfugièrent au village .Et pour compléter ce petit tableau je me dois de signaler « ce vent de religiosité » qui avait brusquement soufflé sur le village et probablement sur toute la région . Tout le monde s’était mis à la prière et certains, comme moi , furent contraints d’apprendre quelques versets du Coran transcrits en caractères latins . Quant à l’interdiction de fumer, je préfère ne pas en parler .
Tassaft Ouguemoune
Pendant ce temps l’armée coloniale consolidait le quadrillage de toute la région depuis le poste de commandement installé à côté de la SAS et de la gendarmerie à Tassaft Ouguemoune . Suivront rapidement l’implantation ou la consolidation de bases militaires à Souk el Djemaa , Ath Yenni , Tala N’Tazert ( avec le fameux capitaine Bondier qui par la suite se replia sur le poste d’Ath Ali) , Bouadnane ( Siège actuel de l’APC) , Ath Ali Ouharzoune ( à côté du ‘stade’ et du mausolée de Sidi M’hamed Larbi ) , aux Ouacifs…et plus tard à Ighil Bouamas . Donc du côté de l’armée coloniale on se préparait activement , avec de gros moyens , à des opérations d’envergure de « maintien de l’ordre » et d’intimidations des populations .
Souvenirs d’écolier
26/05/2013 19:21 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Souvenirs d’écolier .
Saidouiza
Et ce fut ainsi qu’une école « moderne» avec ses tables , ses cahiers , ses encriers , ses plumes , son tableau et sa craie fut créée à l’intérieur d’une grande salle qui faisait office de mosquée . Le niveau en arabe était le même pour tous , jamais auparavant cette langue n’a été enseignée au village. Là aussi, comme pour l’école indigène, les garçons seuls y étaient admis. Les cours étaient assurés, sous bonne garde et à l’insu des militaires, par un notable du village issu d’une famille maraboutique. Les élèves apprirent beaucoup de leur maître, y compris la prière et les chants patriotiques. ( Le maître a été un élève de Cheikh Ben Badis à Constantine, chose qui était rare et fort appréciée à l’époque).
Lorsque les militaires français étaient venus s’installer dans le village en 1959 , ils mirent filles et garçons à l’école , ensemble dans une seule et même classe. Ils firent passer un test aux enfants et , sur cette base, décidèrent de les classer tous au même niveau . Saïd se rappelle ce jour, il ne pouvait même pas lire l’alphabet. Il avait oublié, au cours des premières années de la guerre, tout ce qu’il avait appris dans sa première école indigène
Ecoliers à Ighil Bouamas - 1960 ( photo Borrel)
Saïd se rappelle son livre de classe , il aimait souvent revoir la page où il était écrit : « Saïd jette sa calotte ! » , « Ali va à l’école, tête nue ! » La calotte était bien ancrée dans la vie de la société algérienne , particulièrement en Kabylie. On pouvait penser que derrière ces expressions du livre colonial, il y avait une velléité d’assimilation mais la réalité n’était pas exactement celle-là . l’assimilation ne pouvait s’accommoder avec l’extrême pauvreté qui frappait la société indigène .« La vérité historique est là et ne peut être nulle part ailleurs. » écrivait en 1943 un membre du Manifeste du Peuple Algérien.
Commémoration du 19 mai 56
21/05/2013 21:10 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Iboudrarène rend hommage à Amara Rachid
Il était l’un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l’Union générale des étudiants musulmans algériens.

Les villageois d'Iboudrarène commémorent leur martyr
Pour commémorer la date du 19 Mai, M. Aït Menguellet, en collaboration avec l’association sociale du village d’Ighil Bouamas (commune d’Iboudrarène), a lancé une initiative en sa qualité de témoin historique, faisant lui aussi partie de ces jeunes lycéens et étudiants des années 50.
Il met ainsi sa mémoire au service de la transmission et de l’écriture de l’histoire, en donnant une conférence témoignage sur les événements estudiantins de 1956. Il évoquera indubitablement l’enfant des Iboudrarène, en l’occurrence le martyr Amara Rachid, dit Si Mustapha, et Belaïd Abdesselam, ainsi que la participation collégiale des enfants d’Iboudrarène et de Yatafène dont le témoin a cité les noms inscrits sur une liste minutieusement rassemblée par le conférencier. Amara Rachid, né à Guelma en 1934, de parents originaires de Bouadnane (commune d’Iboudrarène, daïra de Beni Yenni). Il a vécu une enfance en mouvement et en déplacement, car son père était interprète judiciaire, allant de mutation en mutation selon les besoins de sa fonction administrative.
Amara Rachid , Meriem Belmihoub , Safia Bazi , Fadila Mesli Abane Ramdane . Photo ajoutée par Rachid O .
A l’université d’Alger, il a joué un rôle des plus importants et a gagné la confiance de l’architecte de la révolution, Abane Ramdane. Il était l’un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l’Ugema, convaincu comme ses pairs de l’appel historique où on lira “avec un diplôme en plus, on ne fera pas de meilleurs cadavres”. “Nos écoles centenaires avaient alimenté le réseau FLN-ALN, et ils étaient nombreux à partir d'ici pour mourir au combat”, dira un septuagénaire intervenant lors de la conférence.
Dda Lmouloud évoquera la période où il était lycéen à Tizi Ouzou avec son “cousin Ahmed, Amer Yahia B. dit Khelifa, Ben Athmane Achour Ben Dahmane, au lycée de Ben Aknoun, Abdelmalek Abdennour, au lycée de Boufarik, Aït Abdelmalek Bachir et d’autres disciples éparpillés à travers le territoire national. Parmi eux des martyrs exécutés par l’armée française tels que Abdelmalek Ali (Ben Saïd) tué en 1960 avec un groupe de fermiers du village d’Ighil Bouamas, ou Hocini Saïd, tué au maquis à Mascara, ou encore Ould Mokhtar Achour frère du chahid Mokrane”. Le conférencier détenait une liste complémentaire des étudiants issus des villages de Darna, Aït Saâda, Bouadnane, Tassaft, Aït Ali Ouharzoune, Ighil n’Tsedda, grévistes du 19 mai 1956. Un intervenant, lui-même instituteur bénévole à l’école d’Ighil Bouamas, entre 1961-1962, témoigne de l’époque. Il s’agit de maître Amer Yahia, qui a tenu à nous lire une lettre-archive où il était question des deux militants de la cause nationale Amer Yahia Salem de l’UDMA et de M’barek Aït Menguellet du PPA-MTLD, tendance berbériste. Pour rappel, l’école d’Ighil Bouamas fut incendiée la nuit du 15 au 16 avril 1956. Aujourd’hui, l’école qui a abrité cet événement commémoratif porte le nom d’une grande femme martyre, Taous Benamara, qui assurait la liaison jusqu’à son assassinat en 1960. Certains remettent en cause la thèse du suicide que l’armée française a voulu incruster dans la mémoire collective. “Il s’agit bel et bien d’un assassinat, elle était tombée en combattante comme ses frères de combat”, dira l’orateur qui l’a comparée à l’affaire Ben M’hidi. Il est à déplorer enfin l’absence des écoliers, lycéens et étudiants, ainsi que des enseignants. Par : Limara B.
Rachid Ali Yahia ce matin à Tassaft (Iboudrarène)
11/05/2013 17:27 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources

Le quotidien LIBERTE du 11 mai 2013
Faute de publicité cet évènement est passé presque inaperçu , dommage ! Personnellement cette occasion ratée m'aurait permis de savoir un peu plus sur le parcours de certains anciens militants de la cause Amazighe tels que M'barek Ait Menguellet , Amar Ath Hamouda , Benai Ouali , Laimèche Ali ... Nous sommes maintenant en 2013 , 57 ans après le declenchement de notre révolution de 1954 , et nous voulons savoir ...
Hommage aux deux premiers martyrs de notre village
01/05/2013 14:15 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Hommage aux deux premiers martyrs de notre village
Mai 1956 : à mi-chemin entre notre village et Tassaft Ouguemoune , à Tachoucht , deux jeunes de chez nous furent assassinés par l’armée coloniale . Il s’agit de Ait Abdelkader Ali dit Youcef et de Oucherif Boussaad , Boussaad Ath El Hocine , fis de Lakhdar , qrep ( Informations données par Hamid AK de Reghaia et confirmées par Bélaid , voir commentaires en page 17 ) Je ne me souviens pas de cette horrible tragédie , ce qui d’ailleurs me permet de penser que cet évènement a eu lieu à un moment où j’étais absent du village , probablement au deuxième trimestre de l’année 1956 et sûrement avant le 19 mai 1956 .
hamid ak de Reghaia (03/12/2010, page 17 ) « Avant l’assassinat de Mahmoud Ait Kaki, il y avait celui de deux jeunes à Taachoucht . Il s'agit de Ait Abdelkader Youcef, frère ainé de Makhlouf ( Moutouh ) et de Oucherif Boussaad, fils de Lakhdar et frère de Mahmoud. Les deux martyrs étaient âgés de 18 ans. Cela s'était passé au début ou au milieu de l'année 1956. Ils étaient considérés comme des terroristes. »
Ali , dit Youcef Ath Abdelkader ( 1938/1956 ) assassiné au mois de mai 1956 en compagnie de son ami Oucherif Boussaad .
Bélaid (11/12/2010 , page 17 ) : « l’assassinat de Ait Abdelkader Ali dit Youcef et de Oucherif Boussaad. Ces deux martyrs âgés de 19-20 ans furent des fidayines très actifs et courageux .Ils avaient activement participé aux actions de résistance contre l’ennemi. Leur assassinat en mai 1956 est imputable au criminel Lt Gout , le Capitaine Bondier étant en permission en France. Bien entendu cela ne le disculpe aucunement des innombrables crimes qu’il avait commis. Youcef et Boussaad sont tombés pas loin de Tachoucht , juste en bas de l’actuel château d’eau. Ces deux garçons étaient inséparables. Youcef est le premier des trois frères Ait Abdelkader qui ont donné leur vie pour la patrie .Le lieutenant Gout aurait été abattu en 1959 lors d’une embuscade du côté de Bouira.. »
A gauche Makhlouf Ath Abdelkader assassiné par l'armée coloniale devant les membres de sa famille . A droite son frère Bélaid , moudjahed , tombé au champ d'honneur lors d'un accrochage avec les soldats de l'armée coloniale . La famille Ath Abdekader a donné trois de ses fils à la révolution . Photos et commentaire de Hamid Ait Kaid .
Le meilleur des hommages que l’on pourrait leur rendre est de parler d’eux pour que leurs noms restent gravés à jamais dans notre mémoire collective . Mourir pour le pays à vingt ans est un sacrifice suprême que seuls les Grands peuvent consentir . Souvent je me suis demandé quoi entreprendre pour honorer la mémoire de tous nos combattants morts pour la patrie ? : donner leurs noms à des édifices publics , aux placettes du village ,à des lieux …., ériger une stèle à leur mémoire au village même …. ? La question reste ouverte .
Des familles entières ont été décimées
18/04/2013 16:57 par aitali-ouharzoune-retour-aux-sources
Des familles entières ont été décimées
Saidouiza
« L’herbe a repoussé sous les empreintes des pas , sur les chemins empruntés jadis par les gens … » entonne , d’une voix douce et mélancolique, un chanteur-poète natif du village de Said, Ighil Bouamas.
Un cimetière du village d'Ighil Bouamas , photo Borrel 2006
A chaque perquisition, les femmes se regroupaient pour se défendre ensemble et protéger leur honneur, les hommes , pour ce qu’il en restait, partaient au charbon : ils devaient se montrer aux militaires et répondre à leur interrogatoire. Souvent , ils étaient arrêtés sur place , même jeunes… .
Un jour , un frère de Saïd, qui venait de quitter le lycée de Tizi-Ouzou à la suite de la grève des étudiants , reprocha à un soldat de vouloir chiper son petit Larousse quand il le vit le prendre pour le consulter. Offusqué, le militaire s’en plaignit à l’oncle paternel (ce qui était gentil ) , mais le punit quand-même en lui faisant porter un sac à dos jusqu’au village voisin . Moins jeune, il aurait été mis en prison ou tué …
Ighil Boumas , 1960, photo Borrel
L’apport à la Révolution du petit village de Saïd , comme tous les autres villages de Kabylie , est incommensurable . Le village était dans toute la guerre . Il se vida de ses hommes et n’y demeuraient que les femmes , les enfants et quelques rares vieillards malades et privés de soins. Les hommes , jeunes et moins jeunes , étaient partis ailleurs pour les uns , morts pour les autres , parfois dans des conditions mystérieuses . Tu restes au village , tu meurs ! Tu pars dans la montagne, tu meurs ! Alors , vas dans la montagne et meurs ! Djaout le disait autrement et sublimement au plus fort des années de sang , plus de trente années après l’indépendance : « tu parles tu meurs , tu te tais tu meurs , alors dis et meurs ! » Djaout a été assassiné. Tant d’hommes de culture et de liberté ont été assassinés ….